Fermeture définitive des Galeries Lafayette à Marseille : un symbole du déclin commercial en centre-ville

Écrit par le 15 novembre 2025

Marseille, le 15 novembre 2025 — C’est un chapitre historique du commerce marseillais qui se clôt aujourd’hui : les deux magasins des Galeries Lafayette, situés au Centre Bourse et au Prado Shopping, ferment définitivement leurs portes ce soir. La nouvelle marque la fin d’une ère, mais révèle aussi les fragilités persistantes du commerce en centre-ville.

Une décision annoncée de longue date

Le groupe Galeries Lafayette avait officiellement annoncé en janvier 2025 la fermeture de ses deux points de vente à Marseille, évoquant des pertes récurrentes depuis plusieurs années.
Au total, 145 emplois sont concernés par ce plan de sauvegarde de l’emploi.
Selon la direction, la situation économique des magasins marseillais devenait « intenable » sans déséquilibrer les performances du reste du réseau français.

Une liquidation à grande échelle

Depuis le 15 octobre 2025, les deux magasins ont lancé une opération de liquidation massive, avec des réductions allant jusqu’à – 80 % sur de nombreuses marques.
La fréquentation a explosé, les stocks se sont rapidement épuisés — si bien que la date de fermeture, initialement prévue fin novembre, a été avancée de deux semaines.

Un impact social et symbolique fort

La fermeture suscite une vive émotion chez les Marseillais. Pour beaucoup, ces Galeries Lafayette n’étaient pas seulement des magasins, mais un lieu mythique du shopping en centre-ville.
Du côté politique et institutionnel, plusieurs voix s’élèvent. Le préfet des Bouches-du-Rhône aurait tenté de convaincre la direction de revenir sur sa décision, sans succès. Le président de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur qualifie cette fermeture de « honte », dénonçant une « impuissance publique ».

Quel avenir pour ces espaces vacants ?

Les deux emplacements libérés, au cœur du centre-ville marseillais, laissent un vide commercial considérable.
Selon les estimations, la CCI, la mairie et la région envisagent plusieurs scénarios : des projets de loisirs, voire une reconversion touristique, ont été évoqués.

Les raisons d’un retrait

Plusieurs facteurs expliquent cette décision :

Le magasin du Centre Bourse aurait vu sa clientèle évoluer vers des enseignes plus populaires, moins en phase avec l’offre haut de gamme des Galeries Lafayette.

Du côté du Prado, la rentabilité n’a jamais été à la hauteur des attentes, en partie à cause de la concurrence locale et du manque de fréquentation.

Le bail du Prado arrivant à échéance, la direction a choisi de ne pas le renouveler.

Enfin, la pandémie de Covid-19 a fortement fragilisé l’activité, notamment à Marseille, comme dans beaucoup d’autres villes de province.

Accompagnement des salariés

Galeries Lafayette affirme qu’elle va « encourager le reclassement » des 145 collaborateurs concernés, en proposant des opportunités dans d’autres magasins du groupe ou au sein d’enseignes partenaires (bijouterie, horlogerie, etc.).
Malgré cela, les syndicats évoquent un sentiment d’abandon et la perspective d’un chômage difficile dans un contexte économique déjà tendu.

Une illustration de la « décommercialisation » des centres-villes

La fermeture des Galeries Lafayette à Marseille s’inscrit dans une tendance plus large : celle du recul des grands magasins en centre-ville et de la montée du taux de vacance commerciale.
Pour certains observateurs, cette disparition marque non seulement la fin d’un service de commerce haut de gamme à Marseille, mais aussi un symptôme de la crise du commerce urbain dans les grandes villes françaises.

Conclusion

Ce soir, les Galeries Lafayette tirent leur rideau à Marseille. Au-delà de la liquidation des stocks, c’est une perte symbolique pour la ville — une page se tourne, mais de nouveaux défis s’ouvrent pour redynamiser ces espaces commerciaux stratégiques.

Info / AFP


Les opinions du lecteur

Laisser un commentaire