AI : attention aux dérapages qui met en danger notre future proche !!

Le projet Breaking Rust crée la polémique, cet « artiste » s’est classé au top des titres de country les plus téléchargés aux États-Unis, mais le morceau serait totalement généré par l’IA. Explications.

Je vous laisse découvrir en musique un morceau de Breaking Rust, un artiste qui se classe contre toute attente au sommet du classement des titres de country les plus téléchargés aux États-Unis selon le magazine Billboard.

La polémique monte, car il y a de grandes chances que ce morceau soit généré par l’IA, de grandes chances parce que pour l’instant personne du côté de Breaking Rust, ne l’a revendiqué officiellement. Or, on ne trouve rien de tangible autour de cet artiste dont la plupart des contenus promotionnels diffusés sur ses réseaux sociaux semblent générés par l’IA. Il n’y a pas d’interview disponible de l’artiste, ni d’informations à son sujet, et si on regarde les crédits des morceaux, ils mentionnent un nom lié à un autre groupe, lui clairement identifié comme une création IA.

Breaking Rust serait donc l’œuvre d’une machine, soupçon confirmé par des tests réalisés par des logiciels de vérification de l’AFP qui établissent une probabilité entre 60 et 90 % que ce morceau soit bien généré par IA. Plusieurs questions se posent ? Pourquoi ce titre plait autant aux auditeurs au point d’être en tête des téléchargements ? Réponse du côté de notre cerveau, un organe prédictif qui adore reconnaître une harmonie, des paroles, un style, bref naviguer dans une zone connue, c’est pour cela que nous adorons chantonner les tubes.

Ce titre est certes nouveau, mais il est créé à partir de milliers de morceaux du même genre, il est une sorte de point médian de tout ce que l’on connaît, de tout ce qui a déjà fonctionné précédemment.

Dès la première écoute, on a l’impression de le connaître depuis toujours, alors évidemment il y a une part qui échappe, si la recette était si simple tout le monde le ferait. Breaking Rust a su à sa manière cocher les bonnes cases et toucher nos cordes sensibles.

Est-ce si grave d’être touché par un morceau généré par l’IA ?
On pourrait en effet considérer que ce qui compte, c’est d’être ému par une chanson, peu importe la manière dont celle-ci a été produite. Pourtant, le fait de savoir que ce morceau est faux annihile notre émotion : nous ne voudrons pas nous sentir floué par la machine, « trahi » par un artiste qui n’existe pas.

C’est donc bien notre regard sur l’objet artistique qui lui confère du sens et de la valeur, encore faut-il arriver à le détecter rapidement. Selon une étude publiée par l’application de streaming Deezer, c’est loin d’être évident. Ils ont procédé à un test à l’aveugle sur 9 000 personnes venues de 8 pays différents, ce panel a écouté deux morceaux dont un généré par IA, 97 % des auditeurs n’ont pas fait la différence.

D’où l’importance pour les plateformes de disposer d’outils de détection fiable et c’est ce que défend de manière opportune le challenger français Deezer face au leader Spotify qui se soucie peu des faux streams car seul compte pour eux le trafic et le taux d’engagements. Il nous faut des outils fiables pour savoir ce qu’on écoute vraiment entre le naturel et le synthétique, même si de nombreux artistes utilisent l’IA de manière saine et artistique.

Il sera sans doute de plus en plus difficile de s’y retrouver dans cette cacIAphonie !

Info LM / AFP