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Les tensions montent en flèche après les attaques contre la police dans le nord du Kosovo

Écrit par le 12 décembre 2022

Les tensions étaient élevées dans le nord du Kosovo dimanche après que des assaillants inconnus ont échangé des coups de feu avec la police et lancé une grenade assourdissante sur les forces de l’ordre de l’UE pendant la nuit.

Des centaines de Serbes, indignés par l’arrestation d’un ancien policier, se sont rassemblés tôt le matin aux barrages routiers érigés samedi et qui paralysent la circulation sur deux postes-frontières du Kosovo vers la Serbie.

Bien que le Kosovo ait déclaré son indépendance de la Serbie en 2008, Belgrade ne la reconnaît pas et encourage la majorité serbe du nord du Kosovo à défier l’autorité de Pristina.

Quelques heures après la montée des barricades, la police a déclaré avoir subi trois attaques successives à l’arme à feu samedi soir sur l’une des routes menant à la frontière.

« Les unités de police, en état de légitime défense, ont été forcées de répondre avec des armes à feu aux personnes et groupes criminels, qui ont été repoussés et laissés dans une direction inconnue », a déclaré la police dans un communiqué.

La police de l’Union européenne déployée dans la région dans le cadre de la mission État de droit (EULEX) a déclaré avoir également été visée par une grenade assourdissante, mais aucun officier n’a été blessé.

« Cette attaque, ainsi que les attaques contre les officiers de police du Kosovo, sont inacceptables », a déclaré EULEX dans un communiqué de presse.

Les tensions se sont accrues après que le Kosovo a programmé des élections locales dans les municipalités à majorité serbe pour le 18 décembre, le principal parti politique serbe ayant déclaré qu’il organiserait un boycott.

Des explosions et des fusillades ont été entendues plus tôt cette semaine alors que les autorités électorales tentaient de préparer le terrain pour le vote, tandis qu’un policier albanais a été blessé après le déploiement des forces de l’ordre dans la région fragile.

Peu après l’apparition des barrages routiers, le président kosovar Vjosa Osmani a décidé de reporter les élections au 23 avril.

Les ambassades de France, d’Allemagne, d’Italie, du Royaume-Uni et des États-Unis – ainsi que le bureau local de l’UE – ont salué le report, le qualifiant de « décision constructive » qui « fait progresser les efforts visant à promouvoir une situation plus sûre dans le nord ».

Pristina et Belgrade ont échangé des accusations sur la dernière série d’incidents.

Le président serbe Aleksandar Vucic a déclaré qu’il demanderait aux forces de maintien de la paix de l’OTAN d’autoriser le déploiement de l’armée et de la police serbes au Kosovo, bien qu’il ait déclaré qu’il ne pensait « aucune chance que la demande soit approuvée ».

Le Premier ministre kosovar Albin Kurti a accusé la Serbie de « menacer le Kosovo d’agression ».

« Nous ne voulons pas de conflit, nous voulons la paix et le progrès, mais nous répondrons à l’agression avec tout le pouvoir que nous avons », a averti Kurti sur Facebook.

Les Serbes représentent environ 120 000 des quelque 1,8 million d’habitants du Kosovo, qui sont majoritairement albanais.

Info LM / AFP