Remaniement : François Braun à la Santé, retour de Marlène Schiappa, départ de Damien Abad
Écrit par Admin le 4 juillet 2022
Alliés de LREM promus, Damien Abad exfiltré : le gouvernement a été enfin remanié lundi matin, deux semaines après les législatives, avec l’objectif de lancer le second quinquennat d’Emmanuel Macron. Il est déjà critiqué par les oppositions qui dénoncent un « jeu de chaises musicales ». La nouvelle équipe gouvernementale se réunira pour un premier Conseil des ministres à 16 heures, a précisé l’Elysée dans un communiqué.
L’ex-ministre de la Santé Olivier Véran, actuel ministre des Relations avec le Parlement, a été nommé porte-parole du gouvernement, poste occupé depuis un mois et demi par Olivia Grégoire, et sera « chargé du renouveau démocratique ». Olivier Véran est lui-même remplacé par l’actuel ministre du Commerce Franck Riester, et Olivia Grégoire devient ministre des PME, du commerce, de l’artisanat et du tourisme. Damien Abad (Solidarités et personnes handicapées), objet d’une enquête du parquet de Paris pour tentative de viols après la plainte d’une femme et d’un troisième témoignage à son encontre lundi matin sur BFMTV, sort du gouvernement. Il est remplacé par le patron de la Croix Rouge Jean-Christophe Combe.Alors que le camp macroniste ne compte plus qu’une majorité relative à l’Assemblée nationale après la claque des législatives, Christophe Béchu, un proche d’Edouard Philippe, allié de LREM avec son parti Horizons, est promu ministre de la Transition écologique, en remplacement d’Amélie de Montchalin, battue aux élections législatives, en plus du portefeuille de la Cohésion des territoires qu’il occupait jusque-là.
La députée Horizons Agnès Firmin Le Bodo est nommée ministre déléguée à l’Organisation territoriale et aux professions de santé, tandis que le MoDem Jean-Noël Barrot sera chargé à Bercy de la Transition numérique et des télécommunications. Battue également lors des législatives, la ministre de la Santé Brigitte Bourguignon est remplacée par l’urgentiste François Braun, qui sera aussi chargé de la Prévention.
Parmi les entrants, la cheffe économiste de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) Laurence Boone secrétaire d’Etat chargée de l’Europe en remplacement de Clément Beaune, qui part aux Transports. Olivier Becht (Renaissance) est nommé ministre délégué au Commerce extérieur, l’ancien préfet Jean-François Carenco ministre délégué des Outre-mers auprès du ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin en remplacement de Yaël Braun-Pivet, élue présidente de l’Assemblée nationale fin juin. Le député LREM Hervé Berville sera secrétaire d’Etat à la Mer, en remplacement de Justine Benin, elle aussi battue aux législatives. C’est aussi le retour de l’ex-ministre Marlène Schiappa, nommée secrétaire d’Etat chargée de l’Economie sociale et solidaire et de la vie associative.
« Compétents » et « politiques »
Ce remaniement, puis le discours de politique générale prononcé par Elisabeth Borne mercredi – pour lequel elle n’a toujours pas dit si elle solliciterait la confiance des députés par un vote – doivent permettre de clore ce qui a paru comme une longue période de flottement pour l’exécutif, depuis la réélection d’Emmanuel Macron le 24 avril, il y a près de deux mois et demi.
L’exécutif devait résoudre une équation complexe. D’abord remplacer les trois ministres qui ont échoué aux législatives, toutes des femmes : Amélie de Montchalin, Brigitte Bourguignon et Justine Benin. Sans compter Yaël Braun-Pivet. Mais aussi parvenir à un subtil dosage des représentants des différentes forces politiques alliées de la majorité après les résultats décevants des législatives.
D’aucuns, y compris dans la majorité, dont le président du MoDem François Bayrou, avaient appelé dans ce contexte à la nomination de ministres au profil « politique », et non technocrate. Il s’agissait aussi de régler le cas sensible de Damien Abad, caillou dans la chaussure de l’exécutif. Chrysoula Zacharopoulou, la secrétaire d’État chargée du Développement qui fait face à deux plaintes pour viol déposées par des patientes de son cabinet de gynécologie, quant à elle reste.
Emmanuel Macron convoque un Conseil des ministres à 16 heures Emmanuel Macron a convoqué un Conseil des ministres à 16 heures à l’Elysée ce lundi, quelques heures après la nomination du nouveau gouvernement, selon l’Elysée. A ce Conseil des ministres, pourrait notamment être évoquée la question de confiance que la Première ministre Elisabeth Borne peut poser à l’Assemblée à l’issue de sa déclaration de politique générale prévue mercredi. La cheffe du gouvernement n’a pas encore dit si elle engageait ou non sa responsabilité.
Info LM / AFP